
Le 16 décembre 2025, la Financial Conduct Authority (FCA) du Royaume-Uni a lancé une consultation majeure sur la réglementation globale des crypto-actifs (FCA crypto regulation UK 2025), marquant un tournant pour le secteur britannique des actifs numériques. Cette consultation constitue le cadre officiel par lequel la FCA sollicite l’avis des acteurs de l’industrie, des professionnels de la régulation et des participants de marché sur les règles proposées encadrant les plateformes d’échange de cryptomonnaies, les plateformes DeFi et les services de staking. Cette annonce s’inscrit dans le prolongement de la décision du gouvernement britannique d’instaurer un encadrement réglementaire formel à compter d’octobre 2027, ouvrant ainsi une période transitoire d’environ 22 mois pour l’adaptation et la mise en conformité du secteur. Les documents de consultation, répartis en trois volets distincts, présentent des propositions détaillées qui vont transformer en profondeur l’activité des entreprises crypto sous juridiction britannique. Les parties prenantes telles que les plateformes d’échange britanniques, les responsables conformité du secteur fintech et les investisseurs institutionnels entrent dans une phase décisive où leurs contributions peuvent peser sur l’architecture réglementaire finale. Le processus de consultation illustre l’engagement de la FCA à concilier innovation et protection des consommateurs, l’autorité cherchant à évaluer les défis opérationnels, les coûts de conformité et les conséquences pratiques de ses propositions. Cette période d’échanges ne doit pas être vue comme une formalité : elle constitue une réelle opportunité pour les développeurs blockchain, les opérateurs de protocoles DeFi et les parties prenantes institutionnelles d’influencer la future réglementation britannique des actifs numériques avant sa mise en œuvre. L’approche de la FCA s’inscrit dans une tendance internationale, positionnant le Royaume-Uni dans le mouvement global vers une supervision complète des cryptomonnaies, à l’image des évolutions observées dans l’Union européenne et à Singapour.
La consultation de décembre 2025 de la FCA définit trois piliers réglementaires interdépendants couvrant l’ensemble des activités du marché des cryptomonnaies. Le premier pilier concerne la conformité des plateformes d’échange de cryptomonnaies britanniques à la FCA en 2025, avec de nouveaux standards pour leur fonctionnement et leurs relations avec le système financier. Il porte sur les critères d’admission, les exigences de conduite de marché et les obligations de transparence imposés aux plateformes pour opérer légalement sur le territoire britannique. Le second pilier cible la régulation des prêts DeFi dans le cadre de la consultation FCA au Royaume-Uni, englobant les protocoles de prêt crypto, les plateformes d’emprunt et les intermédiaires qui facilitent les relations de crédit entre participants. Ce domaine inclut également les activités de collecte de dépôts, les produits à rendement et les dispositifs dans lesquels les utilisateurs engagent leur capital en échange d’une rémunération. Le troisième pilier concerne les règles relatives au staking crypto au Royaume-Uni en 2027, régissant la structuration des offres des validateurs proof-of-stake et des prestataires de services de staking, ainsi que la gestion de la relation client. Ces trois piliers s’imbriquent dans un cadre réglementaire cohérent visant l’intégrité du marché, la protection des consommateurs et la maîtrise du risque systémique. Le tableau ci-dessous présente les différences entre ces piliers en termes de périmètre réglementaire et de calendrier de conformité :
| Pilier réglementaire | Focus principal | Parties prenantes clés | Date limite de mise en œuvre |
|---|---|---|---|
| Plateformes d’échange de cryptomonnaies | Plateformes de trading, conduite de marché, cotation des actifs | Opérateurs d’échange, traders | Octobre 2027 |
| Protocoles de prêt DeFi | Intermédiation de crédit, protection des dépôts, produits à rendement | Opérateurs de protocoles, prêteurs institutionnels | Octobre 2027 |
| Services de staking | Opérations de validateurs, mécanismes de récompense, prestataires de services | Plateformes de staking, développeurs blockchain | Octobre 2027 |
La décision de la FCA de traiter ces trois domaines simultanément dans le cadre de la consultation sur la réglementation crypto traduit la reconnaissance de la maturité du marché, désormais structuré autour du trading, du prêt, de la génération de rendement et de la participation des validateurs. En fixant des règles homogènes sur ces trois piliers, le régulateur vise à éviter l’arbitrage réglementaire, à savoir le déplacement d’activités vers des segments moins encadrés. Le dispositif de consultation prend également acte des interactions opérationnelles entre ces piliers : un opérateur d’échange peut aussi fournir des services de staking et des facilités de prêt, ce qui impose une conformité sur plusieurs domaines. Cette approche intégrée distingue le modèle britannique des cadres fragmentés qui ne couvrent que certains segments du marché.
Les règles proposées par la FCA pour la conformité des plateformes d’échange de cryptomonnaies britanniques en 2025 établissent des critères d’admission complets qui redéfinissent l’accès au marché britannique. Ces standards concernent la gouvernance, la résilience opérationnelle et les seuils de ressources financières qui distinguent les plateformes autorisées de celles dépourvues d’agrément. Les opérateurs doivent déployer des systèmes robustes pour prévenir les abus de marché, notamment en matière de détection d’initiés et de prévention des manipulations. Le dispositif d’admission impose la mise en place de systèmes de surveillance capables d’identifier les comportements de trading suspects, les activités coordonnées et les manipulations de prix. En outre, les plateformes doivent établir des procédures claires pour la cotation des actifs, leur évaluation technique et la vérification de leur conformité aux standards protégeant les consommateurs contre les jetons frauduleux ou manipulés. La FCA exige également la conservation de registres détaillés de toutes les transactions, avec la capacité de reconstituer l’historique sur des périodes déterminées. Ces exigences illustrent la volonté du régulateur d’aligner la conformité des plateformes d’échange de cryptomonnaies britanniques sur les standards des marchés financiers classiques.
Les obligations de transparence prévues par le cadre proposé imposent aux plateformes de fournir aux participants du marché des informations normalisées sur les volumes d’échange, les données de prix, les caractéristiques des actifs et les facteurs de risque. Les opérateurs doivent communiquer aux traders tous les éléments nécessaires à une prise de décision éclairée, notamment la liquidité des actifs cotés, les modalités de conservation et la structure tarifaire. La FCA insiste sur le fait que ces exigences de transparence bénéficient aussi bien aux investisseurs particuliers qu’institutionnels, afin d’éviter toute asymétrie d’information au sein du marché. Les plateformes doivent mettre en place des dispositifs permettant aux clients de comprendre les risques de contrepartie, les modalités de garantie ainsi que la solidité financière de la plateforme. Ces obligations comprennent la divulgation des modalités de gestion des avoirs clients, qu’il s’agisse de comptes séparés ou mutualisés, et les protections applicables en cas d’insolvabilité. Le dispositif réglementaire souligne que la transparence sur les pratiques opérationnelles et la gestion des risques renforce la confiance, en particulier à mesure que les capitaux institutionnels s’orientent vers les marchés crypto britanniques. Le respect de ces obligations de transparence permet aux autorités de surveiller efficacement l’activité tout en offrant aux participants la visibilité indispensable à l’évaluation des risques.
La régulation des prêts DeFi dans la consultation FCA au Royaume-Uni concerne un secteur qui a connu une forte expansion tout en restant largement hors du champ réglementaire. Les propositions de la FCA précisent que les plateformes de prêt crypto facilitant des relations de crédit entre prêteurs et emprunteurs relèvent de sa compétence, en particulier lorsqu’elles détiennent les actifs des clients ou assument elles-mêmes le risque de crédit. Cette classification a un impact majeur pour les opérateurs de protocoles DeFi qui pouvaient jusqu’ici opérer sans autorisation explicite au Royaume-Uni. La consultation prévoit que les plateformes de prêt devront être agréées comme intermédiaires de crédit ou établissements de dépôt, selon leur modèle et la nature de leur relation clientèle. Les plateformes proposant des produits à rendement, où les clients engagent leur capital en échange de revenus fixes ou variables, sont particulièrement concernées par le cadre de la FCA. Le régulateur reconnaît que les dispositifs de prêt DeFi peuvent impliquer des risques complexes, notamment lorsque la garantie est constituée d’actifs crypto soumis à une forte volatilité.
L’approche réglementaire impose aux plateformes de prêt DeFi de maintenir des coussins de capital pour se prémunir contre les pertes de crédit et la volatilité. Les plateformes doivent réaliser des évaluations strictes de la solvabilité des contreparties avant d’accorder un crédit, avec des contrôles d’accessibilité comparables aux standards bancaires. La FCA propose que les emprunteurs reçoivent une information claire sur les taux d’intérêt, les conditions et les risques liés aux dispositifs de prêt. Pour les plateformes DeFi soumises à la régulation britannique des actifs numériques, cela implique la mise en place de standards documentaires, l’explication des méthodes de valorisation des garanties en période de tension et la clarification du traitement des garanties en cas de baisse de valeur. La consultation porte aussi sur la résilience opérationnelle, imposant la mise en place de dispositifs de sécurité contre les accès non autorisés aux fonds clients et la continuité d’activité en cas d’incident technique. Par ailleurs, la FCA propose d’intégrer les enjeux environnementaux et de durabilité, en reconnaissant que les mécanismes de validation blockchain ont des impacts distincts. Les opérateurs DeFi devront démontrer la prise en compte de la gouvernance, notamment lorsque les protocoles reposent sur un vote communautaire ou des structures décentralisées pouvant entrer en tension avec les exigences traditionnelles de responsabilité réglementaire.
Le traitement du staking crypto dans les règles britanniques pour 2027 pose un défi inédit, ces services regroupant des aspects de collecte de dépôts, de conseil en investissement et de fourniture d’infrastructure. Les prestataires de staking exploitent des plateformes où les détenteurs de cryptomonnaies délèguent leurs actifs à des validateurs qui assurent la maintenance des réseaux blockchain en échange de récompenses. La question réglementaire porte sur la qualification de ces montages : relèvent-ils de la collecte de dépôts nécessitant un agrément bancaire, ou constituent-ils une catégorie à part devant répondre à des exigences distinctes ? La consultation de la FCA propose que la majorité des services de staking commerciaux relèvent de son périmètre, notamment lorsque les prestataires détiennent les actifs clients et distribuent les récompenses. Cette qualification a des implications importantes pour les opérateurs de plateformes de staking, qui devront mettre en place des cadres d’agrément, détenir des ressources financières et garantir des protections équivalentes à celles des services financiers classiques.
Le dispositif proposé distingue plusieurs scénarios de staking avec des exigences différenciées. Les stakers indépendants opérant sans intermédiaire restent peu concernés, tandis que les plateformes commerciales gérant les actifs clients devront obtenir une autorisation et se soumettre à des obligations de conformité continues. Les prestataires proposant des produits de liquid staking, où les clients reçoivent des jetons représentant leur mise, doivent déterminer si ces produits relèvent d’investissements ou de titres réglementés. Les propositions de la FCA imposent aux plateformes de communiquer clairement les risques aux participants, notamment le processus de sélection des validateurs, le risque de slashing (perte du capital misé en cas de manquement au protocole) et les restrictions de retrait lors des périodes de staking. Les plateformes doivent mettre en place des mesures évitant la confusion des actifs clients avec les fonds de fonctionnement, et garantir la distribution transparente des récompenses à chaque participant. L’échéance d’octobre 2027 permet aux prestataires de revoir leur gouvernance, de déployer les systèmes requis et d’obtenir les autorisations nécessaires avant l’entrée en vigueur des obligations. Compte tenu des milliards générés en récompenses de staking sur les réseaux proof-of-stake pour les participants britanniques et internationaux, ce cadre réglementaire aura un impact considérable sur la manière dont les acteurs s’engagent dans ces mécanismes. Les marchés comme Gate fournissent une infrastructure adaptée à ces dispositifs, illustrant la préparation des plateformes à l’évolution de la réglementation britannique des actifs numériques.











