L’Europe prend des mesures audacieuses en matière de chaîne d’approvisionnement. Il paraît que les décideurs politiques poussent pour un objectif où 70 % des biens critiques devraient provenir de la production nationale. C’est un changement de paradigme majeur.

On parle ici de tout, des semi-conducteurs aux terres rares — des produits qui, depuis des décennies, dépendent fortement des importations. Le climat géopolitique les pousse clairement à agir. Avec la montée des tensions commerciales et les perturbations d’approvisionnement devenues la norme, difficile de leur en vouloir.

Mais voilà : atteindre 70 % d’autosuffisance, ce n’est pas une mince affaire. Les investissements nécessaires dans les infrastructures seraient colossaux. Et il faudra des années, voire une décennie, pour construire une telle capacité industrielle.

Pour ceux qui observent les marchés mondiaux, ce genre de nationalisme économique pourrait redessiner les flux d’investissement. Les industries liées à la production européenne pourraient attirer de nouveaux capitaux, tandis que les secteurs dépendant du commerce international risquent de rencontrer des vents contraires. C’est une partie d’échecs, et tout le monde repositionne ses pièces.