Imaginez que tous vos relevés financiers soient affichés sur un panneau d’affichage visible par tout le monde.

Cela semble irréaliste, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est ainsi que la plupart des blockchains fonctionnent aujourd’hui : chaque transfert, chaque solde de compte est parfaitement clair et totalement public. Cette transparence absolue devait, à l’origine, établir la confiance, mais elle agit aussi comme un plafond invisible qui limite l’expansion de la blockchain vers un monde plus vaste.

C’est précisément ce conflit fondamental qui rend des projets comme @zama particulièrement essentiels. Leur objectif n’est pas de remplacer la blockchain, mais de lui offrir une capacité de « confidentialité ». On pourrait dire que Zama agit comme un brillant « traducteur de messages secrets », permettant aux données sur la chaîne de circuler et d’être traitées sous forme chiffrée, de sorte que seuls les acteurs concernés puissent comprendre le contenu réel.

Tout cela repose sur une technologie appelée « chiffrement totalement homomorphe ». Vous pouvez l’imaginer comme une paire de « lunettes de soleil » spéciales pour les données : même avec ces lunettes, les données peuvent être utilisées pour effectuer toutes sortes de calculs — exécuter des transactions, faire tourner des smart contracts — mais leur contenu réel ne sera jamais exposé.

Pour les domaines qui manipulent des informations sensibles — comme les chaînes d’approvisionnement des entreprises, les dossiers médicaux personnels ou les systèmes de vote anonymes — cela pourrait représenter une véritable révolution.

Le génie de @zama réside dans le fait qu’il n’a pas choisi de tout recommencer à zéro ou de construire une nouvelle blockchain, mais qu’il a plutôt enveloppé les blockchains existantes (notamment celles compatibles avec Ethereum) d’une « cape d’invisibilité ». Les développeurs peuvent ainsi créer ce qu’on appelle des « smart contracts confidentiels ». Pour les utilisateurs de ces applications, leurs transactions et actifs empruntent un tunnel chiffré : les observateurs extérieurs perçoivent une activité, mais restent totalement incapables d’en voir le détail.

C’est sans doute une étape clé pour que la blockchain s’intègre véritablement dans la vie quotidienne. Au fond, ce n’est que lorsque nos informations sensibles bénéficient d’un niveau de protection comparable à celui des banques ou des hôpitaux que nous serons prêts à confier à la blockchain une plus grande part de la valeur du monde réel.
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