Les droits de douane de Trump portent leurs fruits ! Le déficit commercial des États-Unis atteint son plus bas niveau en cinq ans, les exportations d'or ont explosé de 6,1 milliards

Les États-Unis ont réduit leur déficit commercial en septembre de 11 % par rapport au mois précédent, pour atteindre 52,8 milliards de dollars, un niveau inédit depuis juin 2020. Les exportations ont augmenté de 3 % par rapport à août, atteignant 289,3 milliards de dollars, principalement soutenues par une hausse des exportations d’or non monétaire, qui ont augmenté de 6,1 milliards de dollars. Le président Trump a à plusieurs reprises promis de réduire le déficit commercial des États-Unis, et une déclaration de la Maison Blanche affirme que cela prouve « l’efficacité de l’agenda commercial « America First » du président Trump ».

52,8 milliards de dollars, un creux sur cinq ans : la vérité derrière les chiffres

美國貿易逆差創五年新低

Le déficit commercial américain s’est réduit en septembre de manière plus significative que prévu, avec une baisse de 11 % par rapport au mois précédent, pour atteindre 52,8 milliards de dollars. Cela porte le déficit à son niveau le plus bas depuis juin 2020, et le rend inférieur à la prévision précédente des économistes de Reuters, qui tablaient sur 63,3 milliards. Cette amélioration inattendue a immédiatement renforcé les anticipations selon lesquelles les exportations nettes du troisième trimestre pourraient soutenir la croissance économique.

Les exportations ont augmenté de 3 % par rapport à août, atteignant 289,3 milliards de dollars, tandis que les importations ont augmenté de 0,6 %. La croissance plus rapide des exportations comparée à celle des importations est la cause directe de la réduction du déficit commercial. Cependant, la qualité de cette amélioration suscite des doutes chez certains économistes. Paul Ashworth, économiste en chef pour Capital Economics en Amérique du Nord, indique que la hausse de 8,7 milliards de dollars des exportations en septembre provient principalement d’une augmentation de 6,1 milliards de dollars des exportations d’or non monétaire, « qui ne sera pas comptabilisée dans le PIB ».

Pourquoi l’exportation d’or n’est-elle pas incluse dans le PIB ? Parce que l’or non monétaire est considéré comme un actif financier plutôt que comme une marchandise, et son exportation reflète davantage un flux de capitaux qu’une production économique réelle. Lorsqu’aux États-Unis, on exporte de l’or, il s’agit généralement d’investisseurs étrangers achetant de l’or stocké aux États-Unis, une transaction qui ne crée pas de nouvelle valeur économique, mais transfère simplement la propriété d’un actif. Ainsi, bien que les exportations d’or soient comptabilisées dans les chiffres du commerce, elles sont exclues du calcul du PIB.

Oliver Allen, économiste senior chez Pantheon Macroeconomics, estime que la forte augmentation des exportations de lingots d’or « retombera probablement au cours du quatrième trimestre », ce qui signifie que la baisse du déficit commercial en septembre « ne peut pas être considérée comme un indicateur significatif ». Cette analyse repose sur la volatilité des exportations d’or, dont les données historiques montrent qu’elles fluctuent fortement plutôt que de suivre une tendance stable, et qu’après une poussée ponctuelle, elles tendent à revenir à un niveau normal.

Les trois raisons possibles derrière l’augmentation de 6,1 milliards de dollars des exportations d’or

L’augmentation de 6,1 milliards de dollars des exportations d’or non monétaire en septembre est extrêmement rare. Un tel pic mensuel est peu fréquent dans les données récentes. Plusieurs économistes et analystes de marché avancent des hypothèses, mais la raison précise reste à confirmer par les autorités.

Les facteurs moteurs de cette explosion d’exportations d’or

Augmentation de la demande mondiale de refuge : En septembre, la tension géopolitique mondiale et l’incertitude autour de l’élection présidentielle américaine ont poussé les investisseurs étrangers à acheter de l’or stocké aux États-Unis.

Apparition d’arbitrages avec la force du dollar : Si le dollar s’apprécie, rendant l’or relativement moins cher, les acheteurs étrangers pourraient se concentrer sur l’achat d’or américain pour le rapatrier dans leur pays.

Rééquilibrages des portefeuilles institutionnels : De grandes banques centrales ou fonds souverains pourraient réajuster leur allocation d’actifs, augmentant leurs holdings en or physique.

Paul Ashworth, économiste en chef chez Capital Economics, souligne que les 6,1 milliards de dollars d’exportations d’or représentent la majorité des 8,7 milliards de dollars de croissance des exportations en septembre, ce qui signifie qu’en excluant l’or, la croissance des exportations n’est que d’environ 2,6 milliards. Cette analyse structurelle dévoile la fragilité de la amélioration des chiffres du commerce : si les exportations d’or diminuent comme prévu au quatrième trimestre, le déficit commercial pourrait à nouveau s’élargir.

Cependant, Allen ajoute qu’il prévoit désormais que la contribution nette du commerce à la croissance économique de ce trimestre sera supérieure à ses prévisions antérieures, « ce qui nous pousse à revoir à la hausse notre prévision immédiate de 3,5 % pour la croissance du PIB ». Même si les exportations d’or ne sont pas comptabilisées dans le PIB, la réduction du déficit commercial contribue positivement au PIB, en réduisant le « frein » que représente le déficit net des exportations dans la croissance.

Le Bureau of Economic Analysis (BEA) publiera la première estimation du PIB du troisième trimestre le 23 décembre, intégrant ces données commerciales. Après cette publication, le Federal Reserve Bank of Atlanta estime que, pour la période jusqu’au 30 septembre, la croissance réelle du PIB américain atteindra 3,6 %, soit une hausse de 0,1 point par rapport à sa prévision du 5 décembre. Avant la publication des chiffres, les économistes sondés par Reuters anticipent une croissance de 3 % pour cette période.

L’efficacité des politiques de Trump remise en question : la Maison Blanche en fête, les économistes sceptiques

Le président Trump a à plusieurs reprises promis de réduire le déficit commercial américain, en utilisant notamment les tarifs douaniers comme outil principal. Dans un communiqué, la Maison Blanche affirme que les données publiées jeudi « confirment davantage que l’agenda « America First » du président Trump est en train de porter ses fruits ». Cependant, cette déclaration de victoire est largement contestée par les économistes, qui estiment que l’amélioration du déficit commercial est principalement due à des facteurs circonstanciels tels que l’exportation d’or, et non à l’impact structurel des politiques tarifaires de Trump.

Les économistes reconnaissent que le commerce net a peut-être contribué à soutenir le PIB au troisième trimestre, mais mettent en garde contre une surestimation de son rôle, étant donné l’importance de l’effet des exportations d’or. La véritable signification de cette mise en garde est que si l’on attribue l’amélioration du déficit commercial aux politiques de Trump, on risque de faire une erreur d’interprétation, et de prendre des décisions erronées par la suite. Si le gouvernement Trump s’appuie sur ces chiffres pour renforcer ses tarifs, il pourrait se retrouver face à une nouvelle expansion du déficit après le recul des exportations d’or.

Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, affiche une vision optimiste de l’avenir économique. Il a déclaré dimanche à CBS : « Malgré la fermeture du gouvernement provoquée par Schumer, nous terminerons cette année avec une croissance du PIB réel de 3 %. » Il évoque cette paralysie gouvernementale qui a duré 43 jours, cette dernière étant principalement imputée par de nombreux républicains au leader démocrate du Sénat, Chuck Schumer. Cette déclaration politisée montre que les chiffres du commerce deviennent un nouveau terrain de confrontation entre les deux partis pour revendiquer le succès économique.

À plus long terme, les fluctuations mensuelles des données commerciales ne suffisent pas à indiquer une tendance structurelle. La racine du déficit commercial américain réside dans un épargne domestique insuffisante, une consommation excessive par rapport à la production, et un afflux de capitaux dû au rôle du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale. Ces facteurs fondamentaux ne peuvent pas être modifiés à court terme par des politiques tarifaires. Si le gouvernement Trump souhaite continuer à réduire le déficit commercial, il devra engager des réformes structurelles plus profondes, plutôt que de se limiter à des barrières tarifaires.

L’explosion des exportations d’or reflète aussi une incertitude croissante dans l’économie mondiale. Lorsque les investisseurs perdent confiance dans la stabilité du système monétaire, l’or physique devient un refuge privilégié. La présence importante de réserves d’or aux États-Unis et l’achat d’or par des investisseurs étrangers, qui l’exportent ensuite, traduisent en partie une inquiétude quant à la longue perspective du dollar. Ce mouvement de capitaux, en contradiction avec la revendication de l’administration Trump selon laquelle la « politique « America First » fonctionne », montre que la réalité économique peut aller à l’encontre de cette narrative.

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